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16 septembre 2005

Je suis candidat...

villiers2francer4

Intervention de Philippe de Villiers aux Universités d'été du MPF à Grasse le 11 septembre 2005

Source : http://www.mpf-villiers.com/

L'idée même d'un sursaut s'éloignait chaque jour davantage. La machine, la grande broyeuse, aux allures splendides, roulait inéxorablement sur nous. Les élites échangeaient leurs certitudes. Nous nous sentions seuls. Les premiers en cordée. Avec nos piolets fragiles glissant sur la paroi. Le coup d'arrêt paraissait impossible. Un jour, Malraux fut affiché sur les murs de Paris: " L'esclave dit toujours oui, seul l'homme libre dit non". Mais où est donc l'homme libre dans ce vacarme inquisiteur ? Et puis surgit,, inattendu le message des Français, "on veut garder la France". "On ne veut pas être gouverner par d'autres".

Nos petites collines incertaines devenaient soudain une montagne de surprise.Il y a donc un sursaut français. Le pays roulait à l'abîme, mais il était déclaré redressable par le peuple lui-même. La France renouait avec l'espérence. Nous étions le 29 mai. Ce soir là, nous avons fêté notre première victoire politique.

Victoire intellectuelle et morale, parce que notre activité militante, notre position de fer de lance, ont infléchi la tendance. Nous avons donné le ton et le tempo : Souvenez-vous, la Turquie, Bolkestein, etc... Victoire idéologique aussi, la machine a pris un coup probablement fatal. Elle ne perdra peut-être qu'une tôle par an. Mais le moteur ne tourne plus que sur un seul cylindre, celui de la vitesse acquise. Le cylindre populaire est en panne. Il y a en ce moment à Bruxelles, une atmosphère lourde qui fait penser à la RDA juste après la chute du mur. Les apparatchiks sont toujours là. Les formes et les tituels sont encore à heures fixes. Mais le peuple, lui, est parti ailleurs.

Un paysage co^plétement nouveau est sans doute en train de se dessiner dans notre pays abîmé, certes, mais élancé, malgré tout, vers sa survie. D'abord les Français n'ont plus peur de la transgression. Les préconisations de la classe politique, déconsidérées, les numéros gouvernementaux de duettistes qui de la main droite promettent pour demain ce que la main gauche refuse pour aujourd'hui n'ont plus de prise sur la majorité des Français. Il y a aujourd'hui en France deux majorités : La Majorité présidentielle du oui. La majorité populaire du non.

J'inscrirai mon action, désormais, au coeur de la Majorité populaire de l'Alternance Patriotique, c'est à dire cette majorité de Français qui pense intuitivement qu'on ne résoudra aucun problème, sans passer par la question nationale. Ensuite nous assistons  à l'implosion des structures partisanes. Quand il n'y a plus d'idées, il n'y a plus de force d'entraînement. Le choc des ambitions sans convictions dégénère en affrontement haineux. Imaginons le temps perdu, le désarroi des militants, l'écoeurement de nos concitoyens qui se battent contre la vie chère, les faillites, les fins de mois. Enfin, troisième leçon, le vote "NON" est fondateur de légitimité. Il arbitre pour l'avenir : rendant les uns illégitimes à la mesure de leurs erreurs et de leurs mensonges et les autres légitimes à la mesure de leurs justes intuitions. Les victoires idéologiques précèdent toujours les victoires politiques. De même qu'il y a contagion des défaites, il y a dans l'histoire politique de notre pays, un enchaînement de victoires.

L'élection présidentielle sera le deuxième tour du référendum. Pourquoi ? A cause de ce qui c'est passé cet été. Le référendum du 29 mai a révélé une véritable "fracture démocratique", comme s'il y avait deux France : D'un côté la France des élites mondialisées; De l'autre, la France qui souffre. D'un côté la France du système représentatif: trente ans d'échec, de dissimulations; De l'autre, la France du pays profond: 30 ans d'espérences trahies par des alternances de façades et de ruptures virtuelles. D'un côté, la France boursière de la mobilité spéculative, la France furtive des fortunes soudaines, la France de l'Euroland, des indices et des enclaves résidentielles; De l'autre, la France tuméfiée des déchirures, des délocalisations, la France blessée de la casse et de la peur, des usines qui déménagent et des voitures qui brûlent. La France de tous les abandons. Or, ces deux France ne se rencontrent plus, ne se s'entendent plus, ne se comprend plus.

La première, celle qui commande la pensée, explique à la seconde, ébahie, que " la France est une nostalgie résiduelle; la Turquie une chance; l'euro, une réussite; la mondialisation, une aubaine; l'immigration, une aube nouvelle; les incendiaires, des victimes; les casseurs, des coeurs tendres; la société multiculturelle, notre destin. Est là est la fracture. Or, cette fracture n'a pas été réduite depuis, au contraire elle s'est élargie, pendant cet été, comme un abîme.Dans les mois à venir, c'est à la réduction de cette fracture que je m'emploierai. Je serai le porte-parole des 15 millionsde patriotes qui ont votés NON, tous ces Français qui se sentent aujourd'hui trahis par cette classe dirigeante qui refuse de tirer les conséquences de leur vote, qui persiste à voir dans le référendum, un simple vote d'humeur alors que la victoire du NON a exprimé une volonté profonde du peuple Français de recouvrer sa souveraineté.

Cette attitudedilatoire et attentatoire à l'unité nationale. Le référendum a divisé les Français. Le gouvernement pourrait réconcilier les deux france par le haut en respectant la volonté générale qui s'est exprimé le 29 mai. Il préfère, hélas, aller à contresens du message envoyé par le peuple. Car c'est une faute politique majeure de ne pas avoir annoncé le rejet définitif de la constitution européenne et l'inscription, dans notre Constitution, de la supériorité juridique de nos règles constitutionnelles sur le droit européen. C'est une faute diplomatique lourde de ne pas "avoir repris la main" cet été, laissant ainsi Tony Blair imposer sa seule vision de l'Europe. C'est une forfaiture de ne pas faire la chaise vide à Bruxelles, le 3 octobre prochain, pour la négociation sur l'entrée de la Turquie. Il faudra élire en 2007 un président qui aura le courage de dire aux chefs d'Etats européens : " C'est nous ou eux, ou c'est la France en Europe ou la Turquie, mais pas les deux ". Nous ne voulons pas d'une Europe turque.

Alors que peut-on faire pour réduire la " fracture démocratique "? Remonter aux causes du grand malaise. Ne plus se contenter de rester à la surface des choses. L'activité politique aujourd'hui se résume, hélas, à un double protocole. Un protocole promotionnel établi sur l'exclusivité de l'instant, la posture des larmes, la couverture people. Et un protocole compassionel établi sur le traitement brancardier des effets plutôt que sur le traitement chirurgical des causes. On liquide notre industrie et on créé une "Agence nationale" pour réindustrialiser la France. On ferme les squats et on ouvre grand les frontières. On fait de la croissance sociale en creusant des trous dans la caisse plutôt que de la croissance économique en bouchant les trous de la caisse. Il fallait 5 milliards d'économie, on a fait 5 milliards de dépenses.

Il faudrait soulever les trois chappes qui nous étouffent et nous écrasent. La chape de plomb fiscale, la chappe de l'endettement, nous avons endettés nos enfants pour trois générations, et la chappe de Bruxelles qui nous interdit de nous protéger et d'ajuster notre monnaie. Et faire le diagnostic juste de la crise dans laquelle notre pays s'enfonce. La France est aujourd'hui menacée dans son unité, sa vitalité, son identité et sa souveraineté. Menacée de désintégration par deux idéologies mortelles qui grangrènent la classe politique : le communautarisme et le mondialisme.

Ces deux idéologies se complètent et se répondent. L'idéologie mondialiste s'appuie sur le communautarisme pour désintégrer les cadres nationaux protecteurs. L'idéologie communautariste rêve aussi d'un monde unique dans lequel il serait possible de substituer un sentiment d'appartenance culturel, géographique, national, un sentiment d'appartenance planétaire, ethnico-religieux. Souvenez-vous des confidences des geôlier de Malbrunnot : "Nous voulons reconstituer l'empire islamique, de l'Espagne aux confins de la Chine ". L'idéologie mondialiste consiste à alller produire là où c'est le moins cher et à aller vendre là où il y a un pouvoir d'achat. Elle se nourrit d'un antagonisme moralement inacceptable entre le capital et le travail. Le capital, le CAC 40 qui caracole à Paris; le travail qui part en Chine. Le capital qui voyage dans l'opulence sans frontières; le travail qui disparaît dans le silence des fraternités brisées.

Le mondialisme prospère sur l'instabilité sociale. D'un côté, c'est la ronde planétaires des opportunités et des ivresses cosmiques. De l'autre la grande errance des friches oubliées, l'imensité désolée des territoires déchirés, cette grande écharpe du désert qui s'étend sur la France. La fin de notre agriculture, notre pêche, notre construction navale, notre métallurgie, notre électronique. Observez la grande faucheuse mondialiste dont Bruxelles est la courroie d'entrainement : La France veut protéger dix secteurs stratégiques, Bruxelles fait savoir : 'impossible". L'Europe capitule devant la Chine sur les quotas textiles. Et nos gouvernements accompagnent le mouvement, accompagnent la France des forces vives aux soins palliatifs. Le mondialisme s'enchasse dans le communautarisme qui lui sert de bras de levier. A-t-on seulement songé que le " communautarisme " est un mot nouveau en France ? C'est un phénomène récent, lié à la déferlante migratuire des dernières décennies.

La mort de 24 Africains dans les incendies des squats de Paris symbolise le désastre que l'on appelle par antiphase " la politique française d'immigration ". Aujourd'hui, des centaines de milliers de personnes entrent en france chaque année sans avoir ni travail, ni logement, et s'entassent dans des taudis misérables. Laisser entrer en France ces familles africaines déracinées, laisser entrert c'est à dire laisser espérer, laisser rêver ces familles quand on a rien à leur proposer pour les loger ou leur donner du travail.Ce n'est pas une attitude de générosité, c'est une attitude criminelle. Aujourd'hui, le communautarisme se développe sur notre territoire sous trois formes insidieuses :

Le communautarisme des quartiers : La France est en train de se transformer en profondeur, une France ethnique, fragmentée, communautarisée s'installle progressivement en lieu et place de la France une et indivisible. Un véritable apartheid français se met en place, c'est la grande fracture territoriale avec deux cartes de France. Une carte, celle de l'élite, abritée derrière les remparts des beaux quartiers, cette France là plaide pour moins de frontières. Et une autre carte de France, celle du peuple, qui souffre profondément au contact direct du voisinage obligé, de la peur, de la poudre, de la haine. 630 cités interdites, bientôt mille, la voilà la nouvelle frontière alors que se multiplient partout les territoires perdus de la République, perdus pour l'Etat de Droit auxquels ils échappent, perdus pour la police, les pompiers, les médecins qui ne peuvent plus y pénétrer, perdus pour la paix civile. Dans la nuit du 14 juillet, un record a été battu : 400 voitures incendiées. Et maintenant, on passe à l'étape suivante : c'est au tour des immeubles d'habitation de s'enflammer.

Et ce sont les citoyens qui paient : ils paient alors qu'un Français sur deux est obligé d'attendre aujourd'hui 5 ans pour obtenir un logement; ils paient pour reloger des immigrants illégaux qui ne respectent pas la loi française ; ils paient pour les familles polygames; ils paient pour les clandestins, qui contrairement aux citoyens français, ont un accès totalement gratuit à tous les soins médiaux sans un ticket modérateur ; ils paient - on l'a vu la semaine dernière - pour les immigrants irréguliers qui viennent de refuser le relogement proposé sous prétexte de ne pas quitter " leur quartier " comme cette famille malienne qui a récusé l'offre d'un six pièces porte de Saint-Cloud dans le 16 ème. Et que propose le gouvernement ? Créer 10 000 logements supplémentaires. En terme clair, il y a le feu et le gouvernement propose un appel d'air.

Cet apartheid à la française est porteur de deux logiques dangereuses.D'abord il fait le lit de l'islam radical. On propose aujourd'hui, dans beaucoup de ces quartiers, la boite à outil du parfait terroriste. Avec, dans la boite à outil, ce qui est nécessaire pour porter la terreur. D'abord l'outil idéologique : le discours sur le djihad, sur la traque guerrière, tenu chaque jour dans 40 mosquées rien que dans la région parisienne où on prêche le feu, où les mots sont des balles traçantes. Un discours qui désarçonne beaucoup de musulmans dont le civisme est irréprochable et qui sont eux-mêmes terrorisés. Ensuite l'outil logistique pour combattre : armes de guerre, explosifs circulant en toute impunité. Enfin l'outil de la contrainte pour soumettre les jeunes filles, les femmes, les enfants c'est à dire les premières victimes de cette néobarbarie : 70 000 jeunes filles menacées de mariage forcé ( Haut-Conseil à l'intégration ); flambée de la polygamie; fatwa islamiste contre l'enseignement de la philosophie, de l'histoire, etc...

Cet apartheid nous conduit tout droit à la guerre civile ethnique.L'explosion des violences à caractère ethnique marque une nouvelle étape dans la fragmentation de la France : les actes racistes et antisémites  ont encore doublé entre 2003 et 2004 commis par des jeunes des cités; les violences antiblancs on perdu leur caractère tabou dans la presse; les violences intercommunautaires se répandent comme en juillet à Perpignan entre Gitans et Maghrébins. Le second volet du communautarisme , c'est le communautarisme d'Etat. Il consiste à institutionnaliser la fragmentation de la France. Trois décisions récentes ont ainsi pulvérisé les principes les plus élémentaires de la cohésion nationale.

La première décision est la création du Conseil Français du Culte Musulman. Le ministre de l'Intérieur a promu l'islam en religion d'Etat. L'idée d'une puissance politique parallèle financée par des puissances étrangères dotée d'une mission politico-religieuse est contraire à nos principes. On confie à des notables religieux élus, un rôle de représentativité politique à l'intérieur de l'Etat. Le CFCM est un Etat dans l'Etat contrôlé lui-même par les islamistes radicaux de l'UOIF dont le mot d'ordre claque comme un drapeau : " notre seule constitution, c'est le Coran ". On introduit au coeur même de la République ceux là qui veulent faire de la France une république islamiste.

La deuxième décision, c'est la mise en place d'une " Fondation de l'Islam de France " financée, notamment, par la Caisse des Dépôts, la banque des collectivités locales dont la mission a été subrepticement révisée : elle finançera de moins en moins les projets locaux des maires et des institutions territoriales et désormais l'épargne française qu'elle collecte financera la construction des mosquées. La troisième décisions, c'est la formation des Imams dans les universités françaises. Imagine-t-on l'Etat former lui-même les séminaristes ou les futurs rabbins ?

Le communitarisme des diplômes et des emplois, annoncé à La Baule par le ministre de l'Intérieur, avec cette phrase lourde de sens : " je veux faire entrer la France dans la logique de la discrimination positive ". C'est le passage de la société du Mérite à la société ethnique. C'est en quelque sorte la " préférence raciale ". Pendant ce temps là, le ministre de l' économie est chargé de préparer une relance massive de l'immigration de travail en France. Et le versement des allocations familiales pour les enfants entrés illégalement en france vient d'être décidé.

Comment donc maîtriser l'immigration dans ces conditions ? Les pouvoirs publics engagent la France dans le communautarisme au moment même où l'Angleterre et les Etats-unis en reviennent et tentent d'y renoncer, après avoir payé le prix du sang.

Je n'accepte pas cette désintégration de la France. Les tissus qui se déchirent, les plaies béantes qu'on ne soigne plus., les cris du malheur que l'on entend plus. Pendant toute l'été, j'ai observé, écouté, réfléchi, décidé. J'ai décidé d'être candidat à l'électio présidentielle pour faire face à deux urgences : stopper l'immigration progressive de la société française qui est en train de basculer dans le communautarisme. Et face au mondialisme des élites politiciennes qui n'ont qu'une iodée en tête - liquider la France - je veux proposer un patriotisme populaire, moderne et ambitieux pour protéger nos entreprises contre les délocalisations, pour défendre notre patrimoine industriel et culturel et pour créer un service national civique qui éveillera les jeunes à l'amour de la France.

Je serai le candidat du patriotisme populaire. La seule vrai rupture est là : la rupture du patriotisme populaire. Dans les mois qui viennent, je proposerai aux Français des objectifs forts pour le redressement national et une méthode nouvelle pour les mettre en oeuvre. La méthode, c'est la démocratie directe, le référendum pour l'école, l'immigration, la débureaucratisation fiscale, administrative, syndicale, la reconnaissance d'un droit de sauvegarde nationale dans le domaine économique.

Des objectifs simples : une politique d'immigration stoppée au lieu d'une politique d'immigration choisie; une politique d'assimiliation , plutôt qu'une politique d'insertion communautaire. Nous mettrons fin à l'eldorado des avantages sociaux pour les clandestins. Les mesures de reconduite à la frontière pour entrée illégale seront mises en oeuvre à 100 %. Nous interdirons les mariages blancs et la polygamie. Nous surveillerons les islamistes en créant une Garde nationale pour surveiller nos frontières et les prêches dans certaines mosquées où on diffuse la haine.

La souveraineté interne de la France sera rétablie sur notre territoire. La souveraineté externe de la France sera rétablie en Europe et dans le monde. La France redeviendra une puissance mondiale. Il lui sera possible à nouveau de défendre, de promouvoir ses intérêts vitaux. Nous lancerons une politique de souveraineté énergétique pour sortir, par la voie écologique, du " tout nucléaire " et du " tout pétrole ". Notre politique économique aura pour objectif de rendre le travail plus payant que l'assistanat et rapprocher le train de vie de l'Etat du train de vie des foyers français.

Nous reconstruiront l'Europe sur d'autres bases : l'Europe des peuples. Nous lanceront une grande politique de co-développement avec les pays francophones pauvres pour tarir les sources de l'immigration. Nous nous opposerons à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne. Le service civique d'un an, obligatoire pour les jeunes français, dans une oeuvre humanitaire., pour une cause nationale, chez les sapeurs-pompiers ou dans l'Armée permettra d'éprouver les valeurs de solidarité et de culture communes. Il est urgent de solder la période post-soixante-huitarde qui a débouché sur la société du vide et du néant. Nous sommes au point de retournement. Nous entrons dans une période complètement nouvelle. Dans la torpeur estivale, un évènement historique est survenu " la France est de retour ". Elle est de retour dans les esprits, comme figure historique pertinante pour penser notre avenir. Depuis trente ans, il n'y avait plus d'autre horizon pour un jeune Français que de briser ses attachements vitaux, d'abolir la France en soi, de la fondre dans un magma informe quitte à contrarier le rayonnement de sa langue et de son message universel.

Depuis le 29 mai, nous sommes devant une formidable inversion. Il n'y a plus d'avenir pour l'utopie bruxelloise : la brêche est ouverte, la digue a cédé, le mur de Maastricht est tombé. Il s'est écroulé avec fracas sur les piteuss sentinelles de l'européisme post national. Il faudra désormais reconstruire à partir des peuples, des démocraties, des patries. L'horizon indépassables du droit international, ce sont les Etats. La nation est le seul cercle d'appartenance qui soit à la fois à l'échelle de l'homme et à l'échelle du monde. La nation est l'exact pendant à la mondialisation. Elle est de retour dans les coeurs. Il suffit d'écouter les mots de l'été, les mots qui sont passés à la trappe et que le vocabulaire politique n'ose plus prononcer : le mot " Europe de Bruxelles ", le mot " fédération d'Etats-Nations ". Il suffit d'écouter les expressions qui reviennent : " patriotisme économique ", " politique industrielle nationale ", " sanctuarisation nationale des secteurs stratégiques ". Et après l'échec sur les Jeux olympiques, " la déception de toute une nation ". Tout à coup, on a le droit d'être déçus en tant que nation. La France est de retour. Elle n'est plus un interdit, un mot désuet. Elle devient un mot d'avenir. La France est de retour. L'avenir est aux patriotes. Il n'y a pas de politique sans la nation. Le retour de la France, c'est le retour de la vrai politique, des vrais choix. A nouveau il y a un destin français.

Depuis des décennies, la France est désignée à elle-même comme un coupable sur mesure pour les dérèglements du monde. Aujourd'hui, ce n'est plus possible. Nous ne pouvons plus accepter que l'on fasse de notre pays l'astre noir de la nuit des hommes et qu'on vienne salir le visage de la France. Quand on évoque 14-18, c'est pour parler d'un pays de mutins. Quand on parle de 40, c'est pour nous présenter en pays de collabos. Quand on nous parle de l'Algérie, c'est pour dénoncer un pays de tortionnaires. Mais les mutins, les collabos, les tortionnaires, ce n'est pas la France.

Notre tradition, celle de nos familles, sans discontinuité, celle de notre pensée, sans faille, c'est le fil glorieux et humble qui relie les polus ensevelis dans la " tranchée des baïonnettes " , les résistants qui disent NON sous la torture, les soldats de l'honneur et du courage français. C'est en leur nom, face à l'avenir, que je me présente aujourd'hui devant vous, par amour des Français, par amour de la France.

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