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30 septembre 2005

Patriote et populaire

pmc  ind_pendance

Editorial de Paul-Marie Couteaux, publié dans l'Indépendance n° 25 de septembre 2005

Source : http://www.pmcouteaux.org

Ce qu'il y a de bien avec les démocrates, c'est que l'opinion du peuple leur importe peu. La démonstration nous est faites sous nos yeux par l'étrange coalition que forment  les gouvernements, la machine bruxelloise et les élites prétendument européennes ( les "élites mondialisées " comme dit Chevènement ), vaste coalition de démocrates de toutes sortes qui a peut-être entendu dire que le peuple français a " refusé la constitution européenne " mais ne voit guère ce qui pourrait d'aventure lui en chaloir. La machine continue imperturbablement, ouvre la négociation avec la Turquie, reprend la directive Bolkestein et, prisonnière d'une politique libre-échangiste qui confine à l'obscurantisme, se prend les pieds dans le textile chinois, tandis que la Cour de Luxembourg vient de déclarer " communautaire " la fixation de certaines règles pénales, faisant tomber un pan supplémentaire, régalien s'il en est, de la souveraineté des Etats.

Il est manifeste que la majorité UMPSUDF eu laissé passer la bourrasque en sifflottant : il reprendra son travail de déconstitution européenne par un nouveau référendum portant sur le titre 1, le plus supranational, cela avec l'aval de M. Fabius, et d'une large partie de la gauche, qui, sûre d'avoir enterrée la partie 3 gravant le libéralisme dans le marbre, voit dans l'abandon de la souveraineté un pas vers l'internationalisme.Sait-on ce qui se dit à Matignon et à Solférino ? Qu'une fois écoulé le temps de rabattre les cartes et de brouiller les esprits, un nouveau référendum - en 2007 après les présidentielles et les législatives - pourrait bien, s'il ne portait que sur la partie institutionnelle, avoir l'aval de toute la gauche et passer comme lettre à la poste. Pour nous, la partie est donc loin d'être gagnée.

C'est pourquoi le débat se déplace désormais sur la scène intérieure, ou le non ne sera respecté que si les autorités françaises élues en 2007 sont décidées à rétablir la souveraineté du peuple et de la nation. La partie reste difficile, aussi longtemps que la pensée dominante réussira à interdire une part croissante du discours politique lui-même : Peuple, Etat, Nation, Frontiièe, Légitimité...Sans ces mots, qui sont ceux de la souveraineté, pas de politique possible, quelle qu'elle soit; sans doute est-ce cela que cherchent les puissants du jour.

Aurons-nous le courage de penser la souveraineté dans toute sa dimension ? Tandis qu'une courte pause nous est accordée sur le front de la sécurité externe, la souveraineté interne, c'est à dire l'autorité de l'Etat et du droit en France même s'effiloche à vive allure. Des catégories entières de la population échappent à la loi, s'abritant sous une logique des communautés que les élites ont laissés s'installer, quand elles ne l'ont pas appelé de leurs voueux depuis trente ans.Combiens de cités, d'entreprises, de familles, d'individus oubliant les règles de la citoyenneté n'utilisent les lois que là où ils peuvent s'en servir, installant ainsi ce qui s'appelait au Moyen-âge des privatae leges, en français, des privilèges.

De tout les séparatismes latents, il n'est aucun plus dangereux que la logique communautaire. La multiplication d'incendies dans des squats, des hôtels meublés ou des cités a même montré que ces privatae leges étaient défendus bec et ongles par des associations qui passent pour être de " gauche " alors qu'elles bafouent les valeurs de la République, demandant pour des " sans-papiers ", en français des clandestins, une multitude de droits ( droit au logement, couverture sociale à 100 %, inscription prioritaire dans les grandes écoles ) qui sont refusés au commun des citoyens. Dérives que les républicains devraient condamner dans leur principe même; Or, beaucoup se taisent tétanisés par les amalgames, les apprécations, la disqualification des fondamentaux mêmes de la politique - et cette lâcheté dont Nietzsche disait quelle était le signe distinctif de l'homme moderne.

Entendons nous : faire respecter le principe de la diversité des nations et donc des Etats, sauvegarder la notion même de frontière, si cardinale face au mondialisme, en un mot faire respecter la souveraineté n'est que l'accomplissement du projet républicain. Il faut faire face au communautarisme comme à la supranationalité européenne, avec des armes politiques et juridiques, sans recourir, sans recourir à des invocationsreligieuses qui ne font qu'embrouiller les esprits - et les faire dériver à l'infini. De ce point de vue Philippe de Villiers à tort de parler " d'islamisation de la France ". Ce vocable et non seulement obscur et maladroit, mais surtout il est faux : certes, il y a sur notre sol un très grand nombre d'agitateurs qui, au nom d'une communauté islamique infiniment divisée ( malgré les efforts de m. Sarhozy pour lui donner forme ) dépassent toutes les bornes de l'admissible. Mais on ne voit aucune conversion significative des Français à l'islam, beaucoup de ceux qui se réclament de cette religion ne le faisant d'ailleurs que pour couvrir leur inconduite. Comme Benoît XVI l'a dit à Cologne, le prétendu " choc des civilisations " est une fiction dangereuse - d'autant que dans le désert spirituel , n'importe quel emportement collectif peut prendre comme feu de paille. En maniant ce thème à l'excès, Philippe de Villiers oublierait que ce qui fit le succès du Front National fit aussi son échec - et au passage il remplirait trop bien le rôle que le système rêve de lui assigner. Il suffit de comprendre la souveraineté dans son entier, d'exécuter les lois de la République, les décisions d'expulsion ( de squats et autres ), les reconduites à la frontière, de poursuivre les employeurs de clandestins, esclavagistes et marchands de sommeil de tous poils : que parlent la loi et la justice !

C'est notre oubli des dures exigeances de la souveraineté qu'il faut incriminer, ainsi que notre obsessionnelle xénophilie, naïveté d'un autre âge qui, faux contraire de la xénophilie, participe d'un semblable déni de la diversité du monde.Il est criminel de favoriser l'entrée sur notre territoire par un usage abusif du mariage, du droit du sol ou des facilités communautaires de l'UE, l'implantation de familles entières qu'il est à l'évidence impossible d'accueillir dans des conditions dignes de la France. Encore faut-il que celle-ci garde le souci d'elle même ! Le monde se porterait-il mieux si la France disparaissait ? La défendre n'est pas notre droit mais notre devoir, vis à vis de nous mêmes, de ceux qui nous précèdent et nous suivront, vis à vis de l'Europe aussi - et d'un monde qui ne trouve d'humanité que par sa diversité.

" Mais vous parlez comme le peuple ! " objectent les démocrates. C'est du Lepenisme, du fascisme, du populisme ! Plus simplement , peut-être, de la démocratie "...

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