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14 mai 2005

La Constitution européenne contre Cosette

martinez

Tribune de Jean-Claude Martinez, député européen du Front National paru dans les colonnes de l'hebdomadaire Minute.

Sources: http://www.minute.hebdo.free.fr

448 articles, 36 protocoles, deux annexes et cinquante déclarations, telle est la Constitution européenne qui semble avoir été rédigé par l'inspecteur Javert contre toutes les Cosettes employées du textile, de l'électroménager ou des services, et parle , aux peuples d'Europe sur le ton de maître à esclave.

Ce ton impérieux est très clair dès la première partie. On peut lire à l'article 5 " les Etats membres prennent toutes mesures générales ou particulières propres à assurer l'exécution des obligations découlant de la Constitution ourésultant des actes de l'institution de l'Union " Les expressions " toutes mesures générales ou particulières " et " obligations découlant de la Constitution " sont révélatrices des ordres du diktat.

Autre exemple : " les Etats membres s'abstiennent de toute mesure susceptible de mettre en péril la réalisation des objectifs de l'Union ". Les mots " s'abstiennent de toute mesure " sont révélateurs du commandement. Quant aux objectifs de l'Union qu'il ne faut pas mettre en péril, ils sont donnés par l'article I. 3. On y lit " L'Union offre un marché intérieur  où la concurrence est libre et non faussée ". Autrement dit, les Etats membres doivent s'abstenir " de toutes mesures susceptibles de metre en péril ...la concurrence libre et non faussée ".

Les Etats membres s'abstiennent donc de financer la Poste dans les villages, de financer les lignes SNCF déficitaires dans l'Aveyron ou le Massif central, de financer le branchement ADSL dans les endroits reculés, de financer les services d'urgence des hôpitaux, de financer les maisons de retraite, tout cela parce qu'il ne faut pas fausser la concurrence.

Les Etats membres s'abstiennent de finjancer la vie des plus pauvres. Parce qu'il ne faut pas, en aidant Cosette, mettre en péril la concurence libre et non faussée. C'est cela la Panzer Constitution européenne dans ses articles 167, 177 et 178. Mais le pire qui n'a pas été vu est à l'article 184 de la troisième partie. C'est là que l'on trouve consacré le Pacte européen d'austérité budgétaire. Ce Pacte qui avait été créé par l'article 104 C du traité de Maastricht, interdit à un Etat d'avoir un déficit qui dépasse les 3 % de sa richesse annuelle ( 3 % du PIB ). Pour un ménage de smicards à 1000 euros par mois, cela voudrait dire qu'il ne peut pas s'endetter de plus de 3 % de 12 000 euros, soit l'interdiction de s'endetter de plus de 360 euros chaque année pour acheter un frigo, une machine à laver, une voiture ou une maison !

Dans le cadre d'un Etat, pour ne pas dépasser 3 % de déficit chaque année, on empute sur les dépenses de la recherche, des universités, des grands investissements ferrovières, des personnels des services d'urgence, des maisons de retraite...Bref, les dépenses d'avenir et les dépenses sociales. Et voila pourquoi à cause du Pacte d'austérité budgétaire et de l'article 184 de la Constitution européenne, le docteur Patrick Pelloux, le président de l'association des médecins urgentistes hospitaliers de France, tire la sonnette d'alarme sur l'état des services d'urgence.

Voilà pourquoi en août 2003, un coup de chaleur a fait 14 802 morts dans les maisons de retraite et la population des mammies et des papys de la France. Nos personnes agées sont certes mortes de soif par l'indifférence de leurs enfants et de leurs petits-enfants, mais surtout par la politique crimminelle que consacre l'article 184 de la Constitution interdisant les dépenses pour recruter les 300 000 aides à domicile et l'encadrement des maisons de retraite.

Et on pourrait continuer avec les TGV. Si l'on met quatre heure et demi pour aller de Montpellier à Nice, faute de TGV, si Pau-Bordeaux attend toujours son train à grande vitesse, comme Toulouse et Strasbourg, c'est à cause du Pacte d'austérité budgétaire. C'est à cause du malthusianisme que consacre l'article 184 de la Constitution européenne. Pareil pour les hôpitaux. Pareil pour les universités. Pareil pour les laboratoires de recherche.

Le slogan de la Constitution européenne : " No Future "!

Chacun a dénoncé l'ultralibéralisme sauvage de cette Constitution mais on a pas dénoncé son ultra malthusianisme rétrograde. On connaît Malthus. C'était un pasteur britannique à cheval sur les 17 et 18 ° siècles. Il croyait qu'au banquet de l'humanité, il n'y avait pas de place pour tout le monde. Il croyait que la Terre allait s'écrouler sous le poids de sa population. Il ne savait pas que le cerveau humain pouvait inventer les nitrates et que les paysans de la planète, à commencer par les paysans européens et français, étaient capables de nourrir des milliards d'hommes et de femmes.

Comme Noêl Mamère, Daniel Cohn-Bendit et tous les Verts, le pasteur Malthus, devant les grottes de Lascaux, pensait qu'il fallait arrêter de casser les pierres pour faire des pointes de flèches parce que l'humanité allait manquer de pierres, comme aujourd'hui, les souteneurs de la Constitution nous expliquent que l'humanité va manquer de pierres. C'est cela le malthusianisme. C'est cela le pessimismes des partis euro-fédéralistes qui ont peur et qui ont tellement peur qu'ils veulent se replier politiquement en position foetale continentale dans la Constitution européenne.

Ce n'est d'ailleurs pas étonnant. Lorsque dans le préambule de la Constitution on refuse la référence à la chrétienté, évidemment que l'on a peur et que l'on a aucun exutoire pour cette peur. Alors que faire ? C'est simple, n'ayez pas peurn votez non au pasteue Malthus !

Non au pessimisme, non aux partis frileux. Non au repliement sur la vieille idée euro-fédérale obsolète. La villa e bella. Le monde est grand. Et le monde a besoin de la France !

Voter NON pour que la France continue à jouer la carte de l'universalité, au lieu de la carte de la paroissialité bruxelloise et d'une Constitution au service de l'idée européenne de 1950, lorsque la France n'avait que pour horizon que les chansons de Tino Rossi et de Luis Mariano et remportait l'Eurovision avec André Claveau sur l'air de ...Dors mon amour.

Pour les euromondialistes qui donnent des leçons de modernité, on peut trouver plus branché. Surtout plus branché que l'hymne européen visé à l'article 8 de la Constitution, L'Ode à la joie où on peut lire, en sommet de ringardise, ces vers de mirliton :

"Joie sauvage, joie farouche ,cavalière de la mort.nous soufflons à pleine bouche dans l'ivoire de ton cor. Joie qui monte et déborde, tu veux nos coeurs ? Les voilà. Et nos âmes sont les cordes où ton archet passera. Que ton rythme nous emporte aux splendeurs de l' éternel comme un vol de feuilles mortes que l'orage entraîne au ciel ".

Qui peut voter oui à une Constitution avec un hymne d'une telle indigence ?

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