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6 novembre 2005

Où va la droite nationale ?

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Editorial de Camille Gallic de Rivarol, n° 2735 du 21 octobre 2005

Source : hebdomadaire Rivarol et http://www.rivarol.com

" Etre ou ne plus être ", ainsi s'intitulait un éditorial de Rivarol à l'automne 1987 alors que quelques uns des trente-cinq députés du Front National semblaient séduits par les sirènes de la droite institutionnelle...ou l'air du temps. Et prenaient leur distance d'un Jean-Marie Le Pen qu'ils croyaient définitivement hors-circuit après l'affaire du " détail ". Nous savons d'expérience que les conseils d'ami(e)s - que nous avions prodigués avant la crise de 1998 - ne servent de rien, sinon à s'attirer de nouvelles inimitiés. Mais si le Rodrigue de Corneille se devait " à son père autant qu'à sa maîtresse " et se demandait qui choisir, c'est à ses lecteurs que Rivarol se doit avant tout. Or, notre courrier en témoigne, les récents remaniements intervenus au FN les inquiètent. A tort ou à raison ?

" A la demande du président et en accord avec Carl Lang, il a été décidé de son remplacement au Secrétariat général par louis Alliot " . C'est à 15 h 35, le 11 octobre que tombait ce sec communiqué aussitôt répercutés par des médias traduisant que Carl Lang avait été, au choix, " évincé ", " viré ", etc. Ce qui ne pouvait que semer le trouble chez les sympathisants. Puisque ceux-ci avaient fait l'effort de se rendre si nombreux aux BBR deux jours auparavant, n'aurait-il pas été plus élégant, et d'ailleurs de meilleure politique, de leur donner la primeur de la nouvelle ?

" Pour lutter victorieusement contre ceux qui ont tous : l'argent, le pouvoir, les médias, le Système en un mot ", il faut " faire des efforts supplémentaires de recrutement, de travail politique pour construire la machine électorale des citoyens avec l'aide des militants du Front National " avait déclaré Jean-Marie Le Pen dans son grand discours de clôture, en ajoutant avoir créer à cette fin " un Commissariat général à la stratégie présidentielle confié au professeur Martinez " tandis que lui-même " assumerait personnellement la direction de la campagne à la tête de 12 directions spécialisées ". Dans cette perspective, qui justifie " l'appel fraternel " et tant attendu, lancé aux mégretistes, l'annonce d'une résignation de Carl Lang, explicable par ses fonction déjà écrasantes d'eurodéputés et de président du groupe FN au Conseil régional  du Nord, aurait sans doute été mieux perçue par des électeurs et des militants qui auraient auissi mieux compris la désignation du Méridional Louis Alliot, juriste brillant de 36 ans passé - comme Lang lui-même qui en fut longtemps responsable - par le FNJ, qu'il eut le panache de rallier en 1990 par " l'hystérie de Carpentras " alors même que, comme il le confiait en 2003 à la sociologue Magali Boumaza dans un entretien cité par Serge de Beketch dans son Libre journal de la France courtoise du 15/10/05, " il a de la famille israëlite " ( par sa mère née Sultan, à Bab-el-Oued et elle-même issue d'une famille communiste ). A l'inverse, beaucoup, déjà déboussolés par l'éviction de Jacques Bompard - même s'il n'est pas exclu qu'elle ait répondu aux voeux du maire d'Orange - ont eu l'impression d'être mis devant le fait accompli. Le fait du prince.

Or, au Front National comme ailleurs - partis politiques, mais aussi écoles, police, armée  sans parler de l'Eglise, le Führerprincip a fait son temps. Mai 68 est passé par là, qui a poluué les plus disciplinés, incite au zaping les plus fidèles. Les " sensibilités " veulent se faire attendre, les mécontants contestent, les autres s'interrogent ou s'éloignent discrètement. Surtout qand le discours devient pluriel, au point d'en être parfois inintelligible. Par sa fidélité aux fondamentaux du mouvement vigoureusement réaffirmés aux BBR, le Président du Front National avait certes, scandalisé l'Humanité qui l'accuse d'avoir servi un " crédo de la haine contre l'immigration ", mais enthousiasmé les vieux de la vieille,  convaincu les jeunes de la justesse de leur engagement.

Las, interviewwé trois jours plus tard dans Présent, Jean-Claude Martinez se vantait de susciter bientôt " 100 printemps et 100 fleurs comme Mao " ( dont le jardin fut plutôt un cimetierre, où pourissent 55 millions de morts )  et proclamait " La ligne Jeanne d'Arc doit être changée pour la ligne Henri IV ", ligne qui ne fut pas d'une clarté parfaite, cependant que son initiateur a plutôt mal fini. Et ne parlons pas du mirifique et très altermondialiste dessein du nouveau Commissaire général à la stratégie présidentielle : la mise en place du " quadrilataire " de la solidarité. Soit " trouver ( où ? )un RMI planétaire et mettre en commun, l'eau, l'alimentation, les médicaments, les vacins et l'instruction ". Quant à l'immigration-invasion, il faut selon l'éminant universitaire s'y résigner, et de bon coeur : " Même si l'on monte les barbelés jusqu'au ciel, les hommes et les femmes qui ont faim, qui ont soif, qui veulent se soigner, s'instruire, passeront, et ils auront raison de passer ". D'ailleurs c'est tout benef pour nous  " puisqu'en plus ils sont francophones ".

Dans un entretienpublié le 30 août 1985 dans Midi-Libre ( dont nous possédons toujours un exemplaire ) Jean-Claude Martinez se présentait comme un " humaniste gaullien " et déclarait notamment " La stratégie de Mitterand ? Très simple. Gonfler Le Pen au maximum pour que l'alliance RPR-UDF se dégage avec la plus courte majorité ". D'une désolante légèreté ( on ne sache pas que le demi-million  de chinois venus du Wanzhou, les Sikhs enturbannés, les prostituées ghanéennes, les travelos équatoriens, les révolutionnaires kurdes ou les Roms omniprésents soient francophones ), les propos tenus par M. Martinez dans Présent ne risquent-ils pas, loin de servir Jean-Marie Le Pen, de dissuader les maires qui seraient tentés de lui apporter son parrainage et de rabattre vers Philippe de Villiers des milliers de militants effarés et effrayés - comme Le Pen lui-même, ainsi qu'il l'a dit au Bourget - par la furieuse déferlante lancée contre Ceuta et Mélilla ?

Seule consolation: ledit Villiers, terrifié quant à lui, ainsi que nous l'avions prévu le 30 septembre, par le " cordon sanitaire " dont le lobby immigrationiste agite la menace à son égard, est sur le reculoir. Sous l'influence de Guillaume Luyt ( ancien directeur national du FNJ ), le site Identitaires.com avait montré quelques bienveillances pour le vicomte ? Le 14 octobre, son second, Guillaume Peltier, secrétaire général du MPF... et ancien adhérant du FNJ ( quelle pépinière ! ), signifiait, via Le Monde " Que le MPF acceuille les Identitaires ". Et Jacques Bompard qui confiait au Journal du dimanche  le 9 octobre, réfléchir à l'éventualité de rejoindre le " camp Villiers " dont il saluait " l'évolution positive " ? Tout comme Jean-Yves Le Gallou, qui aurait fait des ouvertures, il semble n'être plus personna grata, à moins de passer, comme les vétérinaires traquant les volailles atteintes de grippe aviaire, par un pédiluve. En l'occurence, la signature de la " Charte éthique ", inspirée " loin de toute xénophobie ", par " l'esprit de la Résistance ". On comprend donc que snobant les transfuges du FN, Guillaume Peltier préfère " désormais insister sur les ralliements de militants et de cadres venus de l'UMP " ( Le Parisien du 13 octobre ) et qui eux, signeront avec enthousiasme la nouvelle charte imposée par un Villiers anxieux de redorer son image médiatique après son imprudent constat sur " l'islamisation progressive ( en réalité galopante ) de la France ".

La Police de la Pensée aurait-elle donc gagnée ? Et va-t-on assister à une course à la " crédibilitation " entre le MPF et le FN ? Au Bourget, Jean-Marie Le Pen a salué les efforts de Vladimir Poutine pour que l'ex-URSS révise son histoire, réhabilite les vaincus de la terrible révolution d'Octobre, et surtout, ne se contentant pas de pieuses invocations contre l'islamisme emploie les grands moyens pour l'éradiquer sur le territoire russe - comme on l'a vu le 14 octobre avec l'assaut donné par les forces spéciales contre les guérilleros venus de Tchétchénie qui s'étaient retranchés avec des otages dans un magasin et un commissariat de la ville caucasienne de Naltchik,capitale de la République de Kabardino-Balkarie ( et dont une centaine ont été abbatus ). A l'heure où Moscou renoue avec l'esprit d'Alexandre Nevski, il faudrait donc à Paris brûler une seconde fois Jeanne d'Arc, adopter la langue de " coton " et se rallier à la " soft-idéologie " dans le vain espoir de décrocher un brevet de respectabilité... qui serait retiré à la moindre ombre d'esquisse de " dérapage " ? La conquête des urnes est un objectif légitime. La défense des Français est la plus ardente des obligations.

" C'est dans la lignée éternelle des combats pour la Nation française que s'inscrit le premier d'entre eux, celui de Jeanne, Jeanne la Sainte de la Patrie, Jeanne l'héroIne de la Nation, symbole à elle seule de ceux qui disent non ", rappelait d'ailleurs Jean-Marie Le Pen le 1er mai dernier aux nationaux rassemblés place de l'Opéra pourtout à la fois le rituel hommage à la pucelle et le rejet de la constitution européenne. C'est cette ligne là qui a gagnée le 29 mai, c'est cette ligne, qui, foin d'illusoires aggiornamenti et de boiteux compromis historiques, permettra encore de vaincre.

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